Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/57

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EPITOME RERUM GESTARUM

Soviomensem, Bellovacensem, Catalaunensem episcopos. Deerat : euiiidtre Ungonensem prmsulem, qui,citm Duci* Burgundi client non e**et, vina etl omne punctum tuli ue. Sed quæ lania fuit duodecim regniPom cauta instituendi ? Opinatur Brialtu forti non aliam exstitisse ’quam novam fute aetate fabularum famam quas Turpint aut Tilpini chronicon nominabant ; ubi dicitur Carotus Magnus, auxiliantibus duodecim suis Pari-Non ip»o pa- has *, prcelia commisisse, non sedis ac nomme,aed Christus, duodecim apostolorum subminisaiorarn , m fran(e operd, orbem xibi obligaverat. Etsi vix iri cluMtedui an^e annum 1 MO enotuerat chroniam istud, iliMnjni Co- potuit intra sequens decennium nova qutedam cogitata mentibus induxisse, nisi tamen malueris fabulatorum paulè seriùs script itantem, recenti abusum esse instituto quod ad Caroli Magni (elatem retroveheret. L’tcunque sit, perlegenda sunt de duplici Philippi, anni* 1 170 el 180, inauguratione ceqvaroce narrationes, quibus primula horum-ce rituum ofjirioruthque lineamenta adumbrantur. Re tamen verd , inuncto Remis Philippo novem tantiim Francia Pare» adsunt, videliçft cum senis ecclesiasticis laici 1res : Flandrttisis Comes ensem regium gestans, Sormdfinorum Dux manu coronam sustinens principis capiti impositam , juxlaque Dux Xquitanice. De Burgundionum Dure nullus sermo esi ; militabat in Pahestina Campanus Comes ; Tolosanus veri), qui clietilelam Anglorum Regi professus eral, Franria Regum videbatur imperium detrectare, temeritatis iurnas , ubi primum obveniret occasio , non It ves daturus. Hoc enim forsan Ruimt.ndo Sr.rto filiogue verum piaculum fuit , riim ob toleratam Albigensium hceresim tam diuturno Scrvoqur bello lacessit’ sunt. Quidquid rei sit, pro jure positum est, anno 1179, debuisse /atros Pares serios inungendo juveni principi omnes adesse. Corond vixdum redimitus , rem publicam adolescens rafiessivit. Supererant frater, insanabili morbo laborans, potestate t/iidrumtpie carens ; mater bonis fere rimetis exuta, ihiijifre alienum ab illa agens animum , castella genitrici etiam dotalia filius adimebat. Defuncto xiv kal. oetobris 1180 Ludnvico 1II, Adela , intra iSormanniam profuga, eum Anglis principibus societatem inibat, gud fuisset junior Rex in summum 1181. discrimen adductu, nisi, collerto exercitu , ad hujus provinciee fines ductor ipse advolavisset. Reconciliatis vero nati matrisque animis, et relegato à publicis rebus Comite Flandrensi, Philippi tutore, illas ejusdem prceceptor Robertus Clemens suscepit ministrandas. Quo non multd pdst vild deerdente, successit oneri F.gidius Clemens , gui Roberto fratri paucis ipse mensibus su/rerstes vixit. Inde 1183. cardinali Cam/rano, Reginxmatris germano, tractanda rerum summa obtigit. ,ovum imfieriuni auspicabantur edicta in hxrelieos, m homines impie dejerantes, in joculatores circumforaneos sirrisxiina’. Mense anni 1182 d’instituer douze pain du royaume ? Bria ! pense qu’on a pu la puiser dans le roman fiun«K qui porte le nom de Chronique de Turpin ou Tilpm, où il est dft que Charlemagne combattait, secondé par ses douze pain, ainsi que Jésus-Christ «mit conquis le monde par le ministère de ses douze apôtres. Cette chronique, i peine connue avant 1170, sur» peu après suggère la pensée de créer douze pain, si pourtant on n’aime mieux dire que le romancier n «écrit qu’à la fin du xn.* siècle, et qu’jl&-*aisr cette institution, a Ion toute récente, pour la transporter dans l’histoire de Chariemagoe, Quoi qu’il en soit, c’est en lisanf les relations des sacres de Philippe-Auguste, en 1179 et 1180, qu’on découvre les premières traces des fonctions à remplir dans ces cérémonies.

A vrai dire cependant, on ne distingue encore, au sacre de 1170, que les six pairs ecclésiastiques et trois pairs laïcs seulement, le Comte de Flandre, qui porta l’épée royale, le Duc de Normandie, qui soutint la couronne sur la tète de Philippe, et le Duc d’Aquitaine. Il n’est rien dit du Duc de Bourgogne ; le Comte de Champagne était en Palestine ; et le Comte de Toulouse, qui avoit fait hommage de son comté au Roi d’Angleterre, affectait à l’égaixl des Rois de France une indépendance dont on trouva bientôt l’occasion de le punir : car voilà peut-être le véritable tort qu’on, lit expier à Raimond VI et à son fils, lorsque, accusés de favoriser la secte des Albigeois , ils eurent à soutenir une guerre si longue et si cruelle. Toujours supposa-t-on , en 1170, que les pairs laïcs dévoient assister tous six au sacre du jeune Philippe.

A jteinc couronné , ce prince commença de régner. Son |ière, attaqué d’une maladie incurable , restait sans pouvoir, et sa mère, presque sans domaine. Brouillé avec elle, Philipjic lui retira jusqu’aux châteaux qti’elU .oit reçu • i dot. Louis VU mourut le 18 septembre 1180 : la Reine mère , réfugiée en Normandie , s’y liguoit avec les princes anglais ; et le jeune Roi couroit de grands périls, s’il ne s’etoit avancé à la tète de ses troupes sur les frontières de cette province. On réconcilia la mère et le fils ;"on éloigna le C’/omle de Handre, tuteur de Philippe. Robert Clément, son gouverneur, prit la direction des affaires ; mais il mourut presque aussitôt, et fut remplacé par son frère , Gilles Clément, qui ne lui survécut que peu de mois : le pouvoir (tassa dans les niains du cardinal de Champagne, frère de la Reine mère. Le nouveau règne s’annonçoit |>ar des édils sévères contre les hérétiques, contre les blasphémateurs et les jongleurs. En avril 118‘2, on enjoignit aux Juifs de sortir du royaume dans un délai de trois mois, et l’on confisqua leurs immeubles. Le (teuple, envieux de la richesse de plusieurs Israélites, se plaignoil de leurs usures ,