Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 19.djvu/61

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EPITOME RERUM GESTARUM

rum ac Francorum Reget duodecima annorum centuria absolvitur. Propositum /aedus 119.Y nonis maiis in colloquio ad Vadum Amoris 1196. habito, medio tantitm sequentis anni 1196 januario sancitum, maté sartam gratiam paravit. Animos audenti Richardo addebat apostolicte sedis auxilium diras Philippo imprecanlis ob dimissam Ingeburgim, iteritm graviitsque sœvientis ob superductam, mense junio, Agnetem de Uerania. Diremptis ri Summo pontifice hisce nuptiis, Richardus, quà novis rivalem molestiis impedire /, initd cum Francis quibusdam optimatibus societate, bella integravit. Anno 1197 4191. prope tiisorlium ineerto marte pugnatum est ; 1198 sed intra 1 198 adversd scepihs quàm secunld usus fortuna Philippus memoratur. Richarilus, rjruld induciarum fide, domites Flandrensem, Ghisnensem, Boloniensem, Brenensmi, Pertieensein , Rlesensem , Tolosanum ,- /iniere sibi retinebat obstrictos, simulque Brabantos et C.otlereHos milites- stipendiis allectus conscribebat. Philippo, paucioribus sociis adjuto, jumque publicis pecuniis egenti, in mentem renil Judœos revocare, summo pretio iettilùs licentiam exsoluturos ; justum quidem cautumve consilium, rui tamen fictum impietatis crimen non defuit. Sovo ad Gisortium prielidfipiurlu /calendas octobres 1 198 commisso, Rex, amissis permultis equitibus, in Epiam ipse amnem decidit, unde fuit œgré ab equo ereptus. Bellum erat quasi civile, in quo prini eps alteruter inhumane tum in captivos, tum etiam in rives, desieviebal. Alternus hic annuite crudelitatis ipsius riim omnibus latb familiis terrorem incuteret, voluit Innocentius finem tantis calamitatibus imponere ; jussit confici pacem, eunetosque bellatores consociatis tinntsad Terree Sacrce defensionem ac-H 99- cui-p. Ile quidem ipsd quinquennales tmlueuv prope ernonium paettp sunt idibus januams I 199, sed jam in eo erat Richardus, ut bella remoliretur, cum obiit octavo idus apnhs.

Jaantie-sine-Terra majoris Britannice solium, hrsis Arluri juribus, tnvadente, Philippus Augustus Sormanniam ingreditur, inanitatum oeeujtat Ebruieensem, ad Cenomaniim accedit. Tam strenuo jxitrono non ita dignus Arturus, inter Philippum et Joanncm anceps, huic et illi obsequia indelion care alternabat. Veram duo ipsi Reges foedus icerunt anno I20U ; juvenisque Ludovicus, Philippi filius, Blancham de Castella, cui Jouîmes erat avunrulus, duxit uxorem. Francnr Rex, mala ut averteret quœ Innovent nis, sacrorum in toto regno interdictione, minabatur, eo adductus est ut secundam I2t’l conjugem Ingeburgim revocaret, ablegatd trriiii, Agnete de Merania, cujus mors ex animi aegritudine consecuta est, Pisciaci, anno 1201. Ilis impedimentis exsolutus Philippus, consilia contra Regem Anglorum hostiha iteriim animo versare, primam dirimendat pacis occasionem aucupari ; Aquitamœ Pictaviœquc magnates, ut d Joanne Rois d’Angleterre et de France remplissent les dernières années du xn.* siècle. Un traité projeté dans une conférence au Gué d’Amour, le 7 mai 1195, ne fut signé que le 15 janvier suivant, et n’amena point, à beaucoup près, une réconciliation solide. Richard étoit encouragé dans ses entreprises par les menaces que la cour de Rome fatsoil à Pbilippe-Auguste depuis son divorce avec Ingeburge, et qu’elle renouvela plus impérieusement quand il eut épousé Agnès de Méranie, en juin 1196. Le pape ayant prononcé l’annullation de ce mariage, Richard, pour susciter d’autres embarras encore à son rival, se ligua avec des seigneurs français, et recommença les hostilités. Un combat près de Gisors , en 1197, demeura incertain ; mais, en 1198, le Roi de France eut plus de revers que de succès. Quoiqu’on fût convenu d’une suspension d’armes, Richard avoit [tour con fédérés les Comtes de Flandre, deGuine, de Boulogne, de Brienne , du Perche , de Blois et de Toulouse : il prenoil à sa solde dés Brabançons et des Cottereaux ou Cotterels. Philippe, qui n’avoit pas autant d’alliés, et dont les finances s’cpuisoienl, s’avisa de rappeler les Juifs : il leur vendit la permission de rentrer dans le royaume, et l’on ne manqua pas de lui reprocher eei acte de prudence et de justice comme une sorte d’impiéte. Dans un nouveau combat de Gisors , le ’2(1 septembre 1198 , il perdit plusieurs chevaliers , et toml>a lui-même dans la rivière d’Kpte, d’où son cheval ne le relira qu’avec peine. C’etoit une es|>cee de guerre civile, où chacun des deux Rois traitoit cruellement les prisonniers et les ljourgeois mêmes. Ces horribles représailles répandoient lu terreur au sein de toutes Tes famdles. Innocent lit voulut mettre un terme à ces désastres : il ordonna de faire la paix et de réunir toutes les foices’pour la défense dç la Terre-Sainte. On signa , en eflet, prés de Vernon, une trêve «le cintj ans, le 13 janvier 1199 ; mais Richard alloil «l« ;jà reprendre les armes, lorsqu’il mourut, le G avril.

Jean-sans-Terre s’elant empare,.au préjudice d’Artur, du trime de la Grande-Bretagne, Philippe-Auguste entra en Normandie , envahit le comté d’Lvreux, et s’avança jusqu’au Mans. Artur se monlroit peu «ligue d’un tel protecteur : il ht’sitoil entre Philip|>e et Jean, et s’allachoit alternativement à l’un et à l’autre. Ces deux Rois eux-mêmes conclurent un traité en 1200 ; et le jeune prince français I-ouis éjxmsa Blanche de (’.astille , nièce «le Jean-sans-Terre. Philippe, pour prévenir les effets «le l’interdit jeté sur son royaume par Innocent III, consentit à rappeler sa seconde femme Ingeburge, et à renvoyer la troisième , Agm-s de Méranie , «pii mourut de chagrin , à Poissy , en 1201. Délivré de «set embarras , le Roi de France revint à ses projets de guerre contre le monarque anglais, et saisit les premières occasions de rupture : il souleva contre Jean les barons «i’.«|uitaine et de Poitou, le cita devant la cour des pairs, et s’empara de plusieurs places en Normantlie. Ces rapides conquêtes attiraient l’attention publique, bien qu’on fiil alors occupé

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