REGNANTIBUS PHIUPPO-AUG. ET LUDOVICO VIII. lxxiij la victoire de Bouvioes, en 1214, avoit porté au plus haut point. En général, on peut dire qu’il a bit de son trône 1^ première puissance de l’Europe, après la cour de Rome.
Pour se concilier celte cour et pour s’attacher le clergé de son royaume, il avoit créé ou doté, ou protégé contre les agressions, soit des seigneurs, soit des communes, un grand nombre d’ctablissemens ecclésiastiques. On eiteroit comme avant reçu de lui de pareils bienfaits les églises de Vienne, de I^aon, de Melun, de Màcoii, de Troyes, d’Auxerre ; les chanoines tle Sainte-Geneviève, l’abbaye de Long-pont, et plusieurs autres monastères, (’n des fruits qu’il retira de tant de fondations et de secours, fut d’acquérir des droits de patronage qui étendoient le pouvoir royal : il se meltoit ainsi en possession de régler les formes des élections d’abliés, d’évêques, <1 archevêques ; de surveiller les dépenses des chapitres et des monastères, même d’établir ou de modifier les conditions d’admission dans ces communautés. Quelquefois-encore, en échange de ses libéralités et de sa protection bienveillante, il acceptoit des fiefs ou arrière-liefs qu’on lui o(lroit par reconnoissance, et dont il enrichissoit le domaine de sa couronne.
Voilà quels sont, dans la longue administration de Philippe-Auguste, les actes qui ont le plus contribué à l’agrandissement de la prfî’ssance rot aie, que néanmoins il iaissoit l>eaucoup trop restreinte encore, et le plus indue sur la constitution du royaume, qui deineuroit fort compliquée et fort indécise. Ixiin d’établir ou même d’entreprendre une reforme générale, il n’avoil nas déterminé les fonction ;, de ses propres agens les plus immédiats. On voit autour de lui un chancelier, un sénéchal, un chamt>cllan, un bouleiller, un connétable et des maréchaux ; ils sont à-la-fois des officiers dc sa maison cl des ministres de son gouvernement, ayant des attributions administratives, judiciaires et militaires, mais si [jeu précises et si ariahles, que toutes les recherches tentées jusqu’ici [jour en découvrir la nature et les limites ont été à peu près infructueuses, ou n’ont abouti qu’à des notions très-vagues ou très-problématiqnes. On a un peu plus de documens sur l’étal des personnes dans/les différentes classes de la société. /
Ix>s fiefs n’étoiênt possédés que par les barons ou hauls-jusliciers et par les has-iusticiers ou vavasseurs : la nation presque entière se composoit de non - propriétaires. A la vérité, dans les villes (iui avoient des chartes de commune, la condition des habitans commençoità s’améliorer ; mais la lilierté, mal garantie, mal réglée, y étoil plus tumultueuse que wèlle, et les villes non encore rétablies en commîmes n’ont guère obtenu que sous lamis IX la protection due à leur industrie, cl les moyens d étendre leur commerce. Il est vrai Tome XIX.
màluisset fiiio regnandam Angliam atterere ; rem lamen frustra lentatam non modo relinquit, verùm etiam inficiatur, etsi exinde veniat in discrimen illa quâ late calebat auctoritas, septem et triginta prosperis regni armis parta, Bovinensi viclorid summum ad apicem provecta. Satis est ut is merito dicatur primariam in Europa potestatem, secundum Romanam, obtinuisse.
Quà tibi sedis apostolicjp clrricorumgue in Gallia ordinis gratiam conciliaret, plurima passim ecclesiastica instituta aut condiderat, aut bonis auxerat, aut adversos aggredientes seu dynasta s seu civitates repio erat praesidio tutatus. I idelicet hujusmodi beneficiis ecclesias obligaverat Viennensem, Laudunensem , Melodunensem , Matisconensem, Trecensem. Aulissiodorcnçcm, canonicos San - Genovefanos, Longi - pontis monachos, multaque alia coenobia. (Jua ex munificentia nonnullos ipse fructus />ercipiebat, quos inter advertenda erat amplificata patroni juribus Regis potestas : hoc pacto suum usufaciebat, quibus iiukIis abbates, episcopi, archiepiscopi, engerentur prœscribere, canonicorum et curnobilarum impensa moderari, cooptandorum sodalium conditiones insuetas imperare, aut temperare prmstitutas. Regis etiam largitiones beniy’ gnaque auxilia identidem oblatis /lensabantur feudis seu primoribus seu secundanis, gratia animi pignoribus, qua magis ac magis regiam rem locupletabant.
Diuturni imperii quo Philippus-Augustus usus est,’ pracipua promerita memoravimus, scilicet regia potestatis, quamvis nondum integra, faustissima incrementa, cmendataque non purùm publica instituta, qua tamen incerta nimiùm ac implicita harebant. Adeo non lentavit universum imperium instaurare, ut ne officia quulefn propriis proximisque sibi ministris ad implenda definire studuerit Circumstantes illi conspexeris cancellarium, senescallum, camerarium, pincernam, stabuli comitem, marescaleos ; omnes regia domùs simul et imperii administros, promiscua obeuntes rectorum, judicum bellniorun que munia, adeo raria dubiaque, ut, mrestigatis ofterosissinu’ uniuscujusque o/ficii origine, natura, limitibus, res ipsa eruditos homines aut prorsus fugiat, aut ancipiti distineat imagine, dispiilationumqur laqueis irretiat. Pluscula documenta sup/ietunt, ad domesticas civiles re singulis in ordinibus hominutn conditiones ’spectantia. Beneficiis fiduciariis soli fmrbantur barones, qui majora exercebant judicia, et vavassores, qui minora : calera gens fere omnis erat nihil agri possidentium. Chartis equidem retjjis communia nonnullarum civitatum jura sancientibus, caperat quorumdam incolarum conditio in melius immutari ; sed, dum illi/tericulosd, incomi>osi(d, procaci magis quàm veni libertate utebantur, quot utrdque prorsiis urbes et opputa rarebatit, qua justum operosa cujasque artis tutamen, k
