Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 5.djvu/12

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PRÆFATIO.

dum esse hodie in confesso est apuc omnes Eruditos. Is à Principe Caro lo in Aula Regia educatus, Notari officio diu functus est. Illum Regalium operum curam habuisse testan tur Strabo PPalafridus et Chronographus Fontanellensis. Illum Chronographus idem Virum undecumque doctissimum ; Auctor Fitæ Ludovici Pii, virorum sui temporis prudentissimum ; Odilo Monachus Sancti Medardi Suession. Sapientem appellant. Illum matrimonio junctum fuisse, ac uxorem natalibus ac virtute claram nomine Immam habuisse, docet Ludovici Pii Diploma, quo illis villas Michlenstat et Mulenheim anno Imperii sui primo concedit. Eginhardus, uxore adhuc superstite, quacum cælebs vivebat, plures rexit Abbatias, I ontanellensem, Gandenses S. Baronis et S. Petri, Selingestadiensem, cujus conditor erat. Vehemens tamen in Eginhardi coelibatum argumentum suppeditat ipsius Charta de villa Michlenstat, quam Laurishamensi Monasterio donat eo pacto, ut quamdiu in hac mortali vita ipse et conjux ejus Imma forent superstites, eam haberent in sua potestate : Filios quoque, inquit, si nos habere contigerit, unus ex eis in eadem possessione jure precario succedet. Quæ Charta data est anno sexto Ludovici 1’mperii, id est, Christi 819, quo tempore E— ginhardus Fontanellensem, ac forte Gandenses Abbatias jam tenebat. Qui locus, sane intricatis simus, hoc modo explicandus Mabillonio videtur, ut si filios post se superstites haberent, unus eorum in illa possessione succederet. Eginhardum prætereci sub Carolo Calvo Fossatense Monasterium

jourd’hui à faire Eginhard autem de cette Vie. Eginhard, ayant été élevé à la Cour par le Prince Charles, exerça longtems la charge de Notaire. Walafride Strabon et le Chronographe de Fontenelle assurent qu’il avoit eu la Surintendance des Bâtimens du Roi. Ce même Chronographe dit que c’étoit un homme très—savant en tout genre de Littérature ; l’Auteur de la ie de Louis le Débonnaire l’appelle le plus prudent des hommes de son tems ; Odilon Moine de S. Medard de Soissons lui donne la qualité de Sage. Il a été marié ; et sa femme, recommandable par sa naissance et par sa vertu, s’appelloit Imma. C’est ce que nous apprend le Diplôme de Louis le Débonnaire, par lequel cet Empereur, la première année de son régné, leur accorde les terres de Michlenstat et de Mulenheim. Pendant la vie de sa femme, avec laquelle il vivoit dans le célibat, il gouverna plusieurs Abbayes, celle de S. Wandrille, celles de S. Bavon et de Saint-Pierre de Gand, et celle de Selgenstat qu’il avoit bâtie. Il nous fournit cependant lui-meme une forte preuve contre son célibat dans sa chartre de donation de Michlenstat ; car il donne cette terre au Monastère de Laurisharn, à condition que lui et sa femme en jouiraient tandis qu’ils resteraient dans cette vie mortelle : et si, dit-il, il arrive que nous ayons des enfans, l’un d’eux la possédera précairement. Cette chartre est datée de la sixième armée de l’Empire de Louis, c’est-à-dire, 819 de J. C. tems auquel Eginhard avoit déjà l’Abbaye de S. Wandrille, et peut-être celles de Gand. Ce Pesage, qui est fort embarrassé, Dom Mabillon croit pouvoir l’expliquer en cette manière, que s’ils laissoient des enfans apres eux, l’un d’eux hériterait de cette terre. Duchesne croit qu’Eginhard a encore gouverné le Monastère de Saint Maur