Page:Bourdaret - En Corée.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent j’ai vu des femmes y venir faire des offrandes pour obtenir le bonheur en mariage, ou un enfant.

La légende raconte encore que l’eau, pendant les crues de la rivière, ne monte jamais jusqu’à l’image, et qu’une force invincible l’oblige à passer au-dessous de la partie blanche. Le contraire est visible cependant, mais ceci démontre la croyance aux choses surnaturelles, même quand la réalité vient, d’une façon éclatante, prouver le contraire.



J’arrive maintenant au champ de manœuvres, où l’infanterie exécute des feux de peloton, debout, à genoux, sous la direction d’un officier supérieur.

Voici les tireurs à la cible dont le tir est remarquable, grâce à leur absence totale de nerfs. Ceci est parfait, mais que serait-ce devant l’ennemi ? Voilà la question, insoluble pour le moment. Les premiers instructeurs militaires des Coréens ont été des Chinois, puis des Japonais, pendant l’émeute de 1884, puis des Américains et enfin des Russes. Maintenant ce sont des officiers coréens ayant fait leur éducation militaire à Tokio.

Laissons ces braves soldats à leurs exercices, et regagnons Seoul par la passe de Pékin, en jetant au passage un coup d’œil sur la vallée des Muguets. Il y a là de très jolis bois de pins entourant un tombeau princier, et dans l’herbe de superbes muguets, des iris et des violettes qui attirent en été les promeneurs de la capitale.