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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/86

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elles assez peu précises, pour qu’on les voie s’adresser tour à tour à Bouddha, à Confucius ou aux esprits. À côté de ce fétichisme indéracinable, la préoccupation capitale du peuple est le culte des ancêtres.

La vie nationale est liée étroitement à ce culte des morts qui absorbe l’existence entière des grands et des humbles. Les esprits des morts sont représentés dans les familles par les tablettes et c’est à elles que l’on fait des offrandes, les unes à époques fixes : changement de lune ou changement de saison, les autres amenées par les événements. Il n’y a pas de sacerdoce constitué à part.

En résumé, du haut en bas de l’échelle sociale, comme en Chine, règne le culte des ancêtres. Dans chaque famille, le fils aîné est héritier des sacrifices, et il présente les offrandes sous forme d’encens, d’étoffes, de vin, de mets, de prières, aux tablettes du père, de l’aïeul, du bisaïeul, ainsi qu’à leurs épouses, c’est-à-dire à une, deux ou trois générations d’ancêtres en ligne masculine. Ce culte est rendu aux tablettes, soit dans la pièce principale de la maison, soit dans une pièce spéciale, soit auprès des tombeaux. Nous aurons occasion de revenir sur ce sujet plus tard, en parlant des cérémonies funéraires.

Comme nous l’avons dit précédemment, avant l’introduction du bouddhisme, les Coréens ne connaissaient que les cultes naturalistes, et ils furent toujours tellement développés parmi eux, que — de nos jours — ces anciennes pratiques sont encore très vivaces. Ils peuplent tout ce qui les entoure d’esprits bons ou malfaisants. La terre, le ciel, les montagnes, les fleuves, les arbres, sont