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Page:Bourges - Recherches sur Fontainebleau, Bourges, 1896.djvu/39

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L’HÔTEL DES GALLERANS

La maison, toujours, dans les actes, qualifiée hôtel, est encore debout ; elle porte le numéro 101 sur la rue de France.

La Révolution ayant supprimé les fonctions des Gallerans, Madeleine Poncet, veuve de Urbain Galleran de Grandmaison et ses autres héritiers, vendirent en 1793 la propriété, moins une partie de terrain tenant la Truie qui file, la rue de France et la rue de Fleury, au citoyen Lamothe, employé à la Régie génėrale des biens nationaux. Lamothe la vend, en 1808, à Jean-Joseph Dovenat, dont la veuve la cède, en 1813, au général baron Jacquin, qui venait se reposer à Fontainebleau de ses glorieuses blessures et des fatigues éprouvées durant vingt années consécutives de campagnes.

La propriété, réduite alors à un peu moins d’un arpent et demi, fut encore diminuée d’une portion de terrain vendue en 1837 à M. Chamberlant, qui y lit construire l’hôtel appartenant aujourd’hui à M. le comte de Duranti (no 99).

En 1841, à la mort du général baron Jacquin, l’hôtel des Gallerans fut acquis par M. Herbin. M. Heurtebise, qui en devint propriétaire peu après, fit subir à la propriété de nouveaux démembrements et éleva plusieurs constructions sur les terrains retranchés (numéros 103, 103 bis, 105, 107, 109, Mme Collard, M. Vinit, Mme Daniel, M. Prégent, le baron Double). L’hôtel lui-même fut vendu à M. Dupont-White, père de Mme Carnot. Dans sa retraite de Fontainebleau, la célèbre économiste, retiré de la vie active, composa plusieurs de ses inportants ouvrages, notamment la Centralisation, l’Individu et l’État, sa magistrale préface pour les œuvres de Stuart Mill, etc.,

L’hôtel des Gallerans est resté en la possession de Mme Dupont-White jusqu’après la mort de son mari et le mariage de sa seconde fille. C’est là que Mme Carnot a passé les agréables années de son enfance et qu’elle a grandi ; aussi se plaisait-elle, dans les premiers temps de son mariage, à venir avec sa jeune famille s’y réunir à sa mère.

Par les soins de M. Storez, son propriétaire actuel, cet hôtel a été entièrement restauré et embelli.

(Abeille, 30 avril 1880).