Page:Bourget, Poésies 1872-1876.djvu/66

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Me pardonnerez-vous, enfant noble et pudique.
Si vous lisez ces vers, d’avoir parlé de vous.
Et mon âme à la fois sensuelle et mystique
N’effraiera-t-elle pas votre cœur pur et doux ?

Me pardonnerez-vous lorsque ce cœur plus tendre
Aura senti la vie et se souviendra mieux ?
— Ne m’aimerez-vous pas quand vous pourrez comprendre
Pourquoi je n’étais plus ni simple ni pieux ?


IV



Dans la voiture qui m’emporte
A travers la pluie et la nuit
Toute une lamentable escorte
De tendres souvenirs me suit.

O ma plus délicate amante.
Abandonnant tes longs cheveux
Au souffle amer de la tourmente.
Parle, et dis-moi ce que tu veux.