Page:Bourget - Pauvre petite !, 1887.djvu/93

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elle-même que je lui donnerais.

— Es-tu folle ? Et penses-tu sérieusement à ce que tu dis ? Le suicide est toujours une lâcheté… tais-toi.

— Oh non ! Le suicide n’est pas une lâcheté. Dieu pardonne à ceux qu’il accable ; je voudrais mourir, parce que j’espère en la mort et l’attends comme une délivrance !

— Allons, tu es gaie !

— Tu peux rire, toi, que te manque-t-il ? On te vénère, on te respecte… mais moi, si je m’entends approuver, je me dis : Ils ne savent pas ! Si l’on m’admire, si l’on m’ap-