Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/24

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les héritières, n’eussent-ils pas d’intentions actuelles et présentes. — On ne sait jamais. — « C’est vrai, " avait répondu un autre des chasseurs, un bonhomme, celui-là, le gros La Bratesche, qui a la digestion optimiste ; et, tout en allumant un cigare : « Quel joli petit ménage ça ferait ! C’est un si brave garçon que Clamand, et de l’avenir ! Le papa Clamand finira commandant de corps d’armée, vous verrez cela, et Gabriel est sorti de Saint-Cyr dans les tout premiers. Saviez-vous cela ?… Il sera le plus jeune colonel de l’armée avant dix ans, comme il en est le plus jeune capitaine. Et avec la fortune de Mlle Nortier, ça lui ferait une vie magnifique. » — « Il faut que San Giobbe consente, » fit venimeusement Crucé, l’envieux. « Vous oubliez ce petit détail. » — « En attendant, Clamand est en grande faveur auprès de Mme Nortier, » reprit Portille, « la preuve, c’est qu’il fait un séjour… » — « Il est en garnison à Melun, » dit le baron Desforges, qui était assis en face de Crucé. A soixante-quinze ans qu’il vient d’avoir, l’ancien viveur n’a pas baissé, grâce aux