Page:Bourget - Une nuit de Noël sous la Terreur, 1907.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

106
UNE NUIT DE NOËL

— Impossible ? Non, fit-il après un nouveau silence. Sauvez-vous plutôt seul, ajouta-t-il.

— La laisser entre les mains de cet homme pour qu’une fois guérie, il lui fasse couper le cou ? m’écriai-je. Jamais ! Oui ou non, le considérez-vous comme capable de l’envoyer à la guillotine, quand il ne verra plus en elle une malade, surtout si je me suis échappé. Répondez ?…

— Oui, répondit M. Couturier.

Puis, comme effrayé de sa propre audace, il prétexta la nécessité de retourner auprès de l’accouchée faire un pansement avant la nuit. Quant à moi, mon parti était pris. Si Raillard m’avait épargné, c’est qu’il était bien