Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/154

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ſuivi de ſes acolytes, vint effectivement à l’Auberge où il logeoit ; mais ils furent obligés de s’en retourner, aſſez mortifiés d’avoir manqué leur proie. Voilà pour un objet, & c’eſt le plus important pour mon cœur.

Parmi mes Compagnes, il s’en trouve une qui prévient en ſa faveur par les qualités de l’extérieur ; elle eſt extrêmement belle, & je n’ai jamais vu, excepté celle de ma chère Anna, une taille mieux proportionnée. Son caractère eſt prévenant : elle a beaucoup d’eſprit, & je l’aurois jugé parfaite, ſi Miſtreſs Bertaw lui témoignoit plus d’amitié. Cette Femme fait rendre juſtice au mérite, & dans toutes les occaſions elle cherche à humilier Betſy (c’eſt le nom de cette jeune Penſionnaire.) Nous étions toutes deux à cauſer dans le Jardin, lorſqu’on vint l’avertir qu’on la demandoit. Miſtreſs Bertaw ne put pas l’accompagner : mais elle me dit de ſuivre Betſy. Nous trouvâmes dans le Parloir une Dame d’un certain âge, accompagnée d’un jeune-homme de bonne mine. Je ne mêlai pas de la converſation : j’écoutai ſeulement, & voici comment je jugeai les trois Perſonnes ; car Betſy ne me parut plus la même. Elle affecta d’abord une ſu-