Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/454

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combleroit mes vœux ſi ma poſition me permettoit de l’accepter, mais je ne puis. — Eh pourquoi ? — Ma Fille, la nature eſt au deſſus de l’amour, j’ai déſormais des devoirs plus ſacrés à remplir. — Les uns ſont compatibles avec les autres, mon Père, ne vous refuſez pas à ce qui eſt l’objet de mes déſirs, allons trouver Mademoiſelle Dubois. Je l’entraîne, nous entrons chez elle, perſonne n’ouvre la bouche. — Mon Amie, voilà mon Père, il n’oſe croire ce que je lui ai dit, daignez le lui confirmer. — Elle ſe cache le viſage de ſes mains : le Chevalier s’approche. — Belle Alexandrine, craindriez-vous de me rendre trop heureux, ou ma conduite paſſée vous feroit-elle frémir pour l’avenir ? — Non, Monſieur, je n’ai de doute que ſur vos ſentimens. — Oh ! n’en ayez pas, mon cœur eſt plein de vous, il vous adore depuis le premier inſtant où je vous ai connue ; mais à mon âge pouvois-je eſpérer d’être payée de retour ? Anna vient de me dire… ne lui en ſachez pas mauvais gré, ſa belle ame lui fait déſirer la félicité de tout ce qui lui eſt cher ; elle connoît l’objet de la mienne… Mais j’y renoncerois, dut-il m’en coûter la vie, ſi la vôtre n’en devoit être la ſuite. — Eh bien ! tous nos