Page:Bournon - Histoire d Eugenie Bedford - t1.pdf/96

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Milord Bedford . Tous deux ſe joignent, & vont gagner un endroit iſolé. Leurs piſtolets armés, Milord, ſans ſortir de ſa place, laiſîe à Auguſtin la ſaculté de tirer le premier, — Lâche, lui dit-il, tu as déshonoré ma fille, arrache, ſi tu le peux, la vie à ſon pere ; mais ſi ton adreſſe te ſert mal, compte que la mienne ne trompera pas mon bras. La cauſe d’un ſcélérat ne ſauroit être protégée par le Ciel. À peine a-t-il achevé, qu’Auguſtin s’avance, tire ſon coup, & étend Milord Jïedſord à ſes pieds. Son premier mouvement fut de fuir, ſans ſavoir ſi ſon ennemi pouvoit avoir beſoin de ſon ſecours ; mais par l’effet du haſard ſon propre jardinier, qui venoit de Culverine pour lui annoncer l’évaſion de la jeune perſonne qu’il avoit conſiée à ſes ſoins, le reconnut. Cet homme étoit avec deux payſans de Kinſington, qui venoient à Londres. — Voilà, leur dit-il, le Gentilhomme que je viens trouver ; c’eſt : le fils aîné de Milord Williams . — Mais, dit un des payſans, il ſe ſauve comme s’il avoit fait un mauvais coup. — - Je ne m’en étonne pas, s’écria l’autre ; c’eſt ſûrement lui