Page:Boursault - Théâtre, tome premier, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/297

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L’intendant d’un seigneur m’a contraint de me rendre,
Monsieur…

FERNAND.

Monsieur…Mon bon Monsieur, je n’ai pû tant attendre ;
Au retour de chez vous pour causer mon repos,
Ce fameux Médecin s’est offert à propos,
Je l’ai pris.

CANTEAS.

Je l’ai pris.Monsieur ?

FERNAND.

Je l’ai pris.Monsieur ?Oüi, mais qu’il a de mérite !
Si vous sçaviez…

CANTEAS.

Si vous sçaviez…Je louë, & je plains ma visite.
Je me tiens malheureux d’avoir pû me ravir
Au plaisir que j’aurois de pouvoir vous servir ;
Et de voir la fortune à mes vœux trop cruelle
M’arracher au bonheur de vous prouver mon zéle :
Mais à voir qui pour vous a daigné s’occuper,
Je me tiens trop heureux qu’il ait pû m’échapper.
Le plaisir que je goûte est mêlé dans le vôtre ;
Si je pers d’un côté, je recouvre de l’autre ;
Puis qu’enfin de Monsieur le sublime entretien
D’être un jour tout à vous m’offrira le moyen.