Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/252

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Pour le malheur du monde en était exile,
Il faudrait qu'en tout temps par un glorieux choix
Elle se retrouvât dans le bouche des rois. [785]

ELISABETH.

Laisse-là mon devoir, et songe au tien, perfide.
Ton trépas?

LE DUC DE NORFOLK.

Son aspect n'a rien qui m'intimide :
Souvent pour votre gloire ou pour vois intérêts
Contre vos ennemis je l'ai vu d'assez près.
Et pour la vérité qui m'est cent fois plus chère, [790]
Quelque honteux qu'il soit il ne m'alarme guère.
C'est elle qui m'oblige à jurer à vos yeux
Que sans trahir l'État j'abandonnais ces lieux.
Arracher au supplice une reine innocente
Ce n'est pas un forfait dont mon coeur se repente/ [795]
Je jure que tranquille en son funeste sort
Sans se plaindre de vous elle attendait la mort :
Que touché du malheur où vous l'avez réduite,
Sans avoir son aveu je ménageai sa fuite ;
Qu'à ce dessein fatal, que le ciel a rompu [800]
Elle s'est oppose autant qu'elle a pu :
Que jamais de mon coeur un désir téméraire