Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/260

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MARIE STUARD.|c}}.
Ô ciel !

LE DUC DE NORFOLK.

Vous jugez qu'il m'eut été facile,
De supprimer l'aveu d'une ardeur inutile, [935]
Si je n'eusse espéré que d'un crime si grand,
J'obtiendrai le pardon au moins en expirant.
Le temps que je choisis pour parler de ma flamme,
Montre qu'aucun dessein n'est entré dans mon âme ;
Et que de vos appas le pouvoir absolu, [940]
A fait aller mon coeur plus loin qu'il n'a voulu.
J'ai brûlé, j'ai languis ; j'ai plus fais, j'ai su taire
Cet amour malheureux, ce crime involontaire :
Et j'attends pas respect à vous le faire voir,
Qu'un trépas assuré m'interdise l'espoir. [945]

MARIE STUARD.
.

À quelque ignominie où l'on m'ait condamnée,
Je n'ai point oublié de quel sang je fus née
Pour en trouver la source en mes premiers aïeux,
Il faudrait remonter au temps des faux dieux.
Et le reste d'un sang