Page:Boursault - Théâtre, tome second, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/277

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Au crime où malgré vous on vous force à tomber. [1205]
Jusqu'ici votre règne heureux de l'Angleterre,
A porté votre nom aux deux bouts de la Terre ;
De l'aurore au couchant les plus augustes rois
Briguent votre alliance, ou craignent vos exploits :
Pour rendre désormais votre gloire immortelle [1210]
D'une reine opprimée embrassez la querelle :
Elle est de même rang, de même autorité,
Enfin de même sang que votre majesté.
De vos sacrés aïeux laissez en paix la cendre :
C'est leur sang le plus pur qu'on s'apprête à répandre : [1215]
Du fond de leur cercueil ils empruntent ma voix
Pour vous représenter qu'on viole leurs droits.
Méprisez les conseils des ces petites âmes
Que le courroux du ciel a voulu rendre infâmes :
Le soin de s'agrandir par d'injustes moyens? [1220]

ELISABETH.

Je les veux suivre, Traître, et mépriser les tiens.
Si je prends leur conseil, j'en connais le justice,
Ils m'animent tous deux à hâter ton supplice :
Leur zèle impatient en presse d'appareil ;