Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/439

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Arsinoé pour dot a des yeux qui vous charment,
Des attraits si touchans qu’ils émeuvent, désarment ;
Mais des yeux si charmans & des attraits si doux,
Perdront bien de leur prix quand ils seront à vous.
Cinq ou six mois d’Hymen ralentissent les flammes :
Et la vertu des Grands n’est pas d’aimer leurs Femmes.
Quelque appas que pour vous ait un Amour naissant,
Seigneur, une Couronne en est un plus puissant :
En devenant l’Epoux de la Princesse Argie,
A de vastes États vous joignez la Phrygie :
Et quels jaloux voisins oseront vous troubler,
Qu’avec tant de pouvoir vous ne fassiez trembler.

TRASIBULE.

J’ose ajoûter, Seigneur, à ce qu’a dit Tirrene,
Que c’est de vos Sujets rendre l’attente vaine ;
Et que las de la Guerre & des maux qu’elle a faits,
Avec impatience ils attendent la Paix.
Quoique par vos exploits on ait vû la Phrygie