Page:Boursault - Théâtre, tome troisième, Compagnie des Libraires, 1746.djvu/492

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» Et croyois que le Sort lassé de me poursuivre,
» Souffriroit qu’avec vous j’achevasse de vivre.
» Puisqu’il est si contraire à mes plus doux souhaits,
» Tout ce que je demande est de mourir en paix.
» Adieu. » La pauvre femme à l’instant est sortie ;
Et pour s’en retourner, est sans doute partie.
A peine de ma chambre a-t-elle été dehors,
Que pour la retrouver j’ai fait de vains efforts.
Faites, au nom des Dieux, qu’on me rende ma Mere :
Plus elle est malheureuse & plus elle m’est chere ;
Je veux souffrir sa peine, ou me faire un honneur
De lui voir avec moi partager mon bonheur.
Calmez l’émotion où me met votre Fable.

ESOPE.

Ce que vous m’avez dit, Rhodope, est-il croyable ?

RHODOPE.

Non, il n’est pas croyable, à vous parler sans fard,
Qu’un Enfant pour sa Mere ait eu si peu d’égard.