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Page:Bousquet - Iris et petite fumée, 1939.djvu/37

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CHAPITRE IV


Un voyage de quelques semaines m’avait éloigné de M. Sureau. Après un congrès auquel j’avais dû assister, la fantaisie me vint de passer en Angleterre, où je revis avec plaisir, sous un ciel de printemps, la ville d’eaux où j’avais connu celle que je devais épouser. Dans tous les endroits que je revoyais je pensais à elle, mais j’avais tellement besoin de repos, que j’attendais le soir pour lire ses lettres. Et je ne m’aperçus qu’à la longue, et comme par hasard, que ces lettres étaient vagues et très brèves et comme écourtées. Une espèce d’inquiétude commençait à peser sur moi, je pensais à mon appartement. Je retrouvais la senteur des rues, là où je n’avais cru respirer que l’odeur de la mer. Je pris l’avion pour rentrer. Il y avait dans mon bureau une lettre de M. Sureau qui n’était pas timbrée.


Nathalie, notre servante, me déclara qu’elle me l’avait elle-même apportée. Après mon départ, elle s’était entendue avec mon malade pour consacrer