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DEUXIÈME PARTIE

AU PAYS DES MASSACRES




CHAPITRE PREMIER

Bey et Pacha. — Rebelle ! — Ce que veut Marko. — Vali ?… vice-roi ?… — De l’or ! — Incorruptible. — Mort du pacha. — Comment on devient gouverneur. — Arguments irrésistibles. — Une dépêche. — Et toujours Marko parle d’or. — Gouverneur !

Quinze jours se sont écoulés. Aux heures sanglantes qu’éclairait l’incendie a succédé une sorte de torpeur faite d’angoisse et de terreur. Ce n’est point ce calme alangui qui suit les grandes crises, ni ce repos complet qui succède aux grandes convulsions de la nature.

On sent qu’il y a sous cette accalmie un orage qui couve. Un orage plus terrible que le premier, localisé seulement à la plaine de Kossovo. Les paysans ont déserté le travail. Ils se forment en petits groupes au milieu desquels on pérore. Des paroles s’échangent à demi-voix, loin des femmes et des enfants. On vend