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la terreur en macédoine

— Tenez bon, les Albanais !… c’est Marko !… vive Marko !… hardi ! les montagnards… hardi !

— Vive la Macédoine libre !… C’est Joannès !… vive Joannès !… Tiens bon, Michel !… hardi ! les patriotes !… hardi ! »

Un furieux corps à corps se produit. Enchaînés par la consigne, les hommes de Joannès depuis si longtemps immobiles se battent en désespérés. Il n’en est pas un parmi eux qui n’ait à venger un père égorgé, une mère, une sœur ou une fiancée à jamais disparue, et leur rage ne connaît plus ni quartier ni merci.

Les voici bientôt mêlés à ceux qui, commandés par Michel, viennent d’arriver cramponnés au dernier train. C’est en effet la bande aux ordres du lieutenant de Joannès, et dont le chiffre atteint deux cent trente hommes.

Ajoutés aux cent vingt de Joannès, cela fait environ trois cent cinquante combattants, y compris les femmes qui, armées et équipées en soldats, font intrépidement besogne de soldats.

À la lueur de l’incendie, Joannès et Nikéa reconnaissent, au milieu de la mêlée, Michel et Hélène. Après l’avoir soigné pendant l’hiver avec un dévouement inlassable, la jeune fille, devenue sa fiancée, l’a suivi à la guerre. Ils doivent s’épouser bientôt. En attendant, ils se battent en héros pour la liberté.

Tous quatre se rejoignent en pleine tuerie, et des cris de joie jaillissent de leurs lèvres.

« Bravo ! Michel !… Bravo ! Hélène !… chère petite sœur aimée !

— Joannès !… moi, je te savais là !… Hein ! quelle besogne !

— Nikéa ! tu es magnifique !