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la terreur en macédoine

« Qui êtes-vous ?

— Nous sommes de tes soldats d’Albanie, Excellence.

— D’où venez-vous ?

— Nous étions prisonniers des rebelles… Leur chef Joannès nous envoie d’urgence apporter ce message pour toi.

— Ah ! vous vous êtes laissé prendre !… vous ! de francs Skipétars ! de vrais montagnards de mon clan ! grogne Marko en fronçant le sourcil… nous recauserons de cela tout à l’heure.

« Donne-moi ce papier. »

Un des hommes, épouvanté de cet accueil, remet en tremblant au terrible pacha le billet de Joannès. Et Marko lit froidement à demi-voix, ces quelques lignes tremblées, tracées fiévreusement au crayon, sur une feuille volante arrachée d’un carnet :


« Pour Marko,

« Mon ami le plus cher et sa fiancée sont en ton pouvoir. Veux-tu me les rendre ? J’ai fait prisonniers trente de tes soldats. Si tu consens, je te les renverrai tous sans condition.

« Joannès. »

— Ainsi, dit à demi-voix Marko, ce blanc-bec se permet de faire des prisonniers et de m’offrir un échange ?

« Voilà qui est d’un mauvais exemple. »

Michel et sa fiancée ont entendu la lecture du billet. Sachant en quelles mains ils étaient tombés, ils n’espéraient plus rien. Mais leur ami ne les oublie pas, lui ! À peine en sécurité, il négocie leur liberté.