lesquels leurs partisans se couvrent. Il sait gré, en quelque mesure, aux membres du Comité de Salut Public, au moment où il les condamne, d’avoir si bien justifié ses prévisions sur l’intime contradiction de leurs axiomes avec la vie du monde. Il leur accorde, sans se faire prier, le titre d’hommes d’État. Puisque nous avons commencé à rapprocher Sorel et Taine, il sera intéressant de les comparer tout du long l’un à l’autre et d’affronter leurs deux psychologies. Ils sont psychologues chacun à sa manière, Taine avec les façons absolues d’un philosophe, Sorel avec la mesure et les tempéraments que l’historien apporte dans une œuvre où doivent subsister, sous une règle large et assouplie, la riche confusion des événements, les intéressantes contradictions de la vie. L’un des traits par lesquels ils se caractérisent, chacun dans son rôle, est la croyance qu’ils professent l’un en la liberté de l’homme, l’autre en la fatalité qui le mène. La différence est énorme entre les deux façons de peindre une société, selon que l’écrivain conçoit les actions humaines comme libres et spontanées ou comme déterminées et
