Page:Bouton - La Patrie en danger au 25 février 1848.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

inconnu, pressenti, espéré par le monde révolutionnaire !

Que veulent en effet, me disais-je, ces hommes implacables ? Les voilà, je suppose, à l’Hôtel de Ville ; ils brisent le Gouvernement provisoire, démolissent en trois coups l’administration, la magistrature, l’armée, prennent à revers les autres corps constitués, les culbutent ; battent monnaie sans métal, séquestrent les biens des fonctionnaires, tuent la Banque ; organisent une armée du peuple, tiennent la province en échec, font jouer le télégraphe pour annoncer que Paris est maître de soi-même, qu’un comité de Salut public pourvoit à tout et que ses décrets sont absolus ! Est-ce bien vrai, est-ce possible ?

Je me figurais ainsi d’avance, au milieu des cinq cents montagnards du club où nous allions, le fusil sur l’épaule et déterminés.

Je considérais Blanqui dans ce milieu révolutionnaire dont l’ardeur faisait son prestige, et puisant sa force dans la tendance de tous ces hommes qui nous précipitent, à cette heure encore, à une transformation sociale.

Personnification du socialisme révolutionnaire, — et le socialisme révolutionnaire n’est que la