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Page:Boutrais - La Grande Chartreuse (Nouvelle édition refondue et mise à jour), 1930.djvu/73

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XIIIe siècle. R. P. D. Bernard de la Tour.

publient avec soin et talent la vie de ce Français célèbre, de cet Évêque catholique[1].

Les exemples entraînent ; aussi voyons-nous, à la suite de saint Hugues et de saint Antelme, de nombreux postulants venir frapper à la porte de nos cloîtres. Les fondations allaient se multipliant, et lorsque le R. P. Dom Jancelyn (ou Jocelyn) mourut en 1233, après un généralat de cinquante-huit années, on comptait déjà quarante-sept chartreuses. Le lien qui unissait ces maisons, établies en tant de pays divers, était le Chapitre général. Commencé sous saint Antelme, établi définitivement dix ans plus tard (1151), il fonctionnait régulièrement depuis un siècle, lorsque le pape Alexandre IV, par une bulle datée d’Anagni, le 10 octobre 1258, confirma solennellement cette institution vitale de l’Ordre, à laquelle il donna les derniers perfectionnements demandés par l’usage et connus par l’expérience.

Cette bulle de confirmation fut obtenue par le R. P. Dom Bernard de la Tour, célèbre à plus d’un titre dans les Annales cartusiennes. Originaire de Franche-Comté, jeune encore, il prit la fuite pour éviter d’être nommé archevêque de Besançon, et vint se cacher à la chartreuse de Portes en Bugey. Découvert et menacé, bientôt après, du même honneur, Bernard se retira hors de France à la chartreuse du Reposoir en Savoie : il y vécut soli-

  1. Magna vita S. Hugonis Lincolniensis, éditée par le Révérend J. Dimock. Un beau vol. in-8°. Londres, Longman, 1864. — Il existe une très bonne Vie de saint Hugues, par un Religieux de la Grande Chartreuse, 1 vol. in-8°.