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platine flambée[1], on pique le fond de ce trou aveuc un tube d<e verre effilé, également flambé ; une petite quantité de pâte adhère au tube ; on la met un instant en contact avec du moût de raisin sterilisé contenu dans un tube à culture, puis on retire te tube effilé. Les tubes à culture ainsi ensemencés sont portés à l’étuve maintenue à 25 ou 30° et l’on observe le développement pendant les jours suivants. Trois fois, sur quatre expériences faites, les pâtes de la manutention, examinées par ce procédé, ont donné des cultures de levure produisant la fermentation alcoolique du moût de raisin. Les levures ont été purifiées par cultures successives en milieux convenables, et les séparations ont été complétées par culture sur plaque en milieu composé de gélose, peptone et un peu de glucose.

Trois espèces de levure ont été isolées. L’une est une grosse levure ovale, parfois tout à fait ronde, qui produit des fermentations très vives. Pour l’aspect de chaque cellule, elle ne diffère pas beaucoup de la levure A. Nous l’appellerons A’. Ces deux levures, cultivées simultanément en même milieu liquide dans des tubes semblables, ont présenté les différences suivantes : les cellules de A’ paraissent un peu plus grosses et plus rarement rondes (voir fig. 26) ; la levure A se tassait au fond du vase sans en salir les parois, tandis que la le-

  1. Pour abréger le langage, nous disons qu’un objet est « flambé » quand il est passé rapidement dans une flamme de lampe à alcool, de telle sorte que tout germe vivant qu’il pourrait porter à sa surface soit tué par la chaleur, sans que l’objet lui-même soit porté à une température assez élevée pour pouvoir tuer autour de lui les microorganismes par son contact.