Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/110

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accorder.

Cette aventure a beaucoup décrédité certains petits morceaux d’étoffe, que le peuple avoit coupé de sa robe lorsqu’on l’enterroit, & qu’il gardoit pieusement [1].

Je doute, mon cher Brito, que la superstition aille plus loin dans le pays que tu habites. Crois-tu que les cabrioleurs de Paris ne soient pas un juste équivalent de l’aventure de saint-Jacques secoue-chevaux ? Par-tout le peuple est également crédule. Tu connois le servile respect qu’ont les mahométans pour leurs santons & pour leurs dervis. Nous-mêmes, je l’avouerai, nous donnons quelquefois trop crédulement dans les idées de nos rabbins. Je t’écrirai quelque jour ce que je pense là-dessus.

Porte-toi bien, & que le Dieu de nos peres répande sur toi ses richesses en abondance.

De Paris, ce…


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  1. Lorsqu’on enterra à Dole le pere Girard, le peuple coupa des morceaux de sa robe, pour en faire des reliques.