Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/223

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d’un souverain. Rien ne marque plus sa grandeur que la tranquillité & l’aisance dont jouissent les sciences à la faveur de sa protection. La gloire d’un prince qui fait fleurir les arts rejaillit sur la nation entiere : c’est un honneur qu’il partage avec elle. Louis XIV, non content de procurer à ses sujets toutes les facilités pour exceller dans la peinture, la sculpture & l’architecture établit une académie à Rome [1], où ceux qui ont remporté les prix à Paris sont entretenus pendant trois ans aux dépens du prince.

Ils travaillent sous les yeux d’un habile directeur, & vont, comme les abeilles, se nourrir du suc des plus excellentes fleurs pour en enrichir leur demeure.

J’ai reçu des nouvelles de Moïse Rodrigo : il m’enverra d’Amsterdam les livres que je lui demande ; & dès que je les aurai reçus, je les ferai partir pour Marseille. Je l’ai prié de m’écrire son sentiment sur les auteurs les plus connus, & sur les ouvrages nouveaux qu’ils donneront au public. Je pourrai par ce moyen t’envoyer tout ce qui paroîtra de bon en Hollande & en Angleterre.

Conserve ta santé, mon cher Isaac,

  1. Elle subsiste encore.