Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/285

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préceptes fondamentaux de notre loi, j’avoue de bonne foi qu’il s’est introduit par la longueur des tems, bien des choses inutiles. Mais les nazaréens sont-ils en droit de nous critiquer, eux dont la religion est surchargée d’un si grand nombre de cérémonies inutiles ? Je t’ai fait le détail de quelques-unes dans mes lettres précédentes. Les Turcs sont aussi peu fondés à nous opposer les mêmes raisons. Il est dans leur religion un tissu d’impertinences ou de cérémonies qui passent pour préceptes fondamentaux. Est-il rien de si ridicule que la danse & le tournoyement des dervis ; que l’usage d’enterrer les morts, de façon que les bons anges puissent les prendre plus facilement ; & que l’obligation du pélerinage de la Mecque & de Medine ? Comme si Dieu punissoit un homme dans l’autre monde pour n’avoir pas fait six ou sept cent lieues pour aller voir le tombeau d’un autre homme, & que cette visite intéressât le ciel.

Si nous avons des coutumes & des rites inutiles, c’est un défaut qui nous est