Page:Boylesve - Le Parfum des îles Borromées, 1902.djvu/268

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— Tu ne m’aimes pas ! tu ne m’aimes pas ! disait-il en lui imposant ses baisers sur les yeux et sur les lèvres et en étreignant son corps de toutes ses forces décuplées par l’horreur et le désespoir ; tu ne m’aimes pas, mais moi je t’adore ; mais moi je me précipite dans la honte, dans l’ignominie la plus dégoûtante, parce que je t’aime, parce que je n’aime que toi. Je t’aime ! je t’aime ! sous les yeux de Dieu qui devrait nous faire mourir ; sous les yeux de l’homme dont je souille l’amitié, dont j’empeste toute la vie, que je trahis comme un lâche, comme un chien ! Ah ! je t’aime !

Elle se débattait encore sous sa caresse victorieuse, et tout en répondant à ses baisers.

On entendit dans une barque l’appel de M. Belvidera qui les invitait à partir.