Page:Boylesve - Le Parfum des îles Borromées, 1902.djvu/318

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Il s’incline et prend la main qu’elle lui donne, sans oser la serrer.

— Adieu, madame.

M. et Mme Belvidera et l’enfant sont installés, avec deux étrangers, dans ce grand coffre anonyme, dans ce corbillard commun, dans cet impassible instrument de séparations, qui a fait répandre plus de larmes qu’aucune voiture de deuil. Un employé galonné en ferme la portière à grand bruit, et soulève sa casquette. Alors, de l’intérieur, ce sont des sourires et des signes de main. Le fouet du cocher a claqué. Le véhicule s’ébranle, et dans le temps de trois secondes, il a tourné sur la route et disparu.

Et on entend l’appel mélancolique, le long sifflet du bateau qui approche de l’embarcadère.