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AUTOUR D’UNE BÉNÉDICTION

doute il ne faut pas aller contre les enseignements de la sainte Église, mais c’est une façon d’honorer ses père et mère que de ne pas tolérer…

— Je m’en vais ! je m’en vais ! dit en souriant le bon abbé qui étendait les deux mains comme pour éloigner le démon. Je ne veux pas entendre davantage les paroles de mademoiselle — que l’on dit… hérétique !… ajouta-t-il, la main sur la bouche, du côté du jeune homme, et en riant franchement. Il faut que j’aille revêtir les vêtements sacerdotaux pour remplacer M. l’aumônier qui a une attaque de goutte…

Il salua et disparut par la sombre petite porte de la chapelle.

— Et depuis lors, monsieur Marie-Joseph, vous n’avez plus relu les journaux ?

— Si fait ! Je sais. On veut démolir papa, mais ça ne me regarde plus. C’est des affaires de boutique… Que papa soit pour la grande église ou pour la petite, m’en bats l’œil, moi…

— Comment ! mais, jeune homme ! ce sont des choses qui ont cependant de l’importance. Et, si M. le comte, accusé d’avoir fait volte-face au parti de la Basilique, dans un but qui n’est pas tiré au clair, avait soutenu résolument la Basilique — avec nombre d’honnêtes gens — il faisait tomber du coup toute insinuation fâcheuse…

— Moi, vous savez, je ne connais pas bien ces machines-là. Chacun son métier, n’est-ce pas ? Papa fait comme il l’entend ; d’ailleurs, m’a