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EN VACANCES

donc, ajouta-t-il, cette jeune personne, au corsage jaune, qui goûte d’un si bon appétit ?

Mlles Jouffroy qui étaient restées tapies au fond de la pièce, en entendant ces mots s’agitèrent. La comtesse les reconnut et alla vers elles, étonnée qu’elles ne fussent point mêlées au groupe de Mlle Cloque et des Houblon. Ces demoiselles lui présentèrent avec empressement Léopoldine. On appela le comte et le sous-lieutenant qui s’inclinèrent, le papa extasié devant une si belle santé, le fils flatté dans sa vanité de joli garçon, de l’attention que n’avait cessé de lui accorder l’élégante jeune fille.

— Eh bien ! s’écria la comtesse, du ton qu’elle avait pour commander de seller son cheval, on voit que Mademoiselle ne sort pas de pension !

— Elle en sort, firent timidement les demoiselles Jouffroy.

Et leur conversation se perdit dans le bruit général. À cause de la beauté de Léopoldine et de la juive, des messieurs étaient entrés et la pâtisserie s’emplissait. Mlle Cloque profita de la circonstance pour se lever et entraîner sa nièce. M. Houblon l’imita. Dans la mêlée, les Grenaille ne les virent pas sortir.

Geneviève ne comprenait pas ; elle crut que l’on passait seulement de l’autre côté pour saluer quelqu’un. Sa tante la poussa dans la porte, tout en jetant à Mlle Zélie le chiffre des gâteaux que l’on avait pris. Ce ne fut qu’une fois dans la rue, que la