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MADEMOISELLE CLOQUE

Mlle Cloque haussa les épaules en soupirant :

— Et ce n’est pas tout ça, mademoiselle, c’est que si vous ne faites pas ce qu’il a dit, cet homme-là est capable de tout !… « Quand je me mets à ma fenêtre, à la fraîcheur, — écoutez bien ce qui est sorti de sa bouche. — et que je regarde autour de moi, je n’aurais-t-il qu’un œil, je veux que tous les gens que je vois soient des amis. » Voilà ses paroles exactes !

— Ah ! ça, mais, Mariette, qui est-ce qui vous avertit si bien de ce qui se passe chez Loupaing ?

Mariette leva une épaule sans répondre.

— Je parie que vous avez encore été bavarder !

La vieille bonne cognait sur un clou à tour de bras.

— Mais dites-le moi ! avouez-le, au moins : Vous avez encore été bavarder !…

Mariette bégaya sans regarder sa maîtresse et en lui prenant un clou dans la main :

— Des fois… des fois, bien sûr que je leur ai parlé, comme ça, en passant, par hasard. Mademoiselle ne se rend pas compte de ce qui est possible et de ce qui n’est pas possible…

On sonna à la porte de la rue de la Bourde, ce qui évita à Mariette un abatage !

— Allez donc ouvrir, tenez ! ce doit être Geneviève qui revient avec les demoiselles Houblon.

Mais, au lieu de Geneviève et des demoiselles Houblon, on vit venir par la petite allée sablée M. l’abbé Moisan, chapelain de Saint-Martin. Il