Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/218

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
211
MARCHE LENTE

— On se demande, ajouta une autre, ce qu’elle revient faire à Tours.

— Ce n’est pas un petit trajet que le voyage de Grenoble !

Geneviève reprenait peu à peu ses forces. Elle se souleva dans le fauteuil, et comme sa tante l’embrassait :

— Oh ! ça va mieux ! dit-elle, et elle se mit debout.

Mlles Houblon se retirèrent en promettant de venir prendre des nouvelles dans la soirée.

— Pourquoi vous déranger encore ?

— Papa va présider la réunion de ces messieurs de la confrérie du Tiers-Ordre de Saint-François : il s’agit de s’entendre sur la conduite à tenir pour la fête de Saint-Martin qui approche. — Vous savez qu’on s’attend à du grabuge ! — Aujourd’hui, l’important est de se compter afin de connaître exactement ses forces, pour le jour de la lutte suprême…

— Ah ! Monsieur votre père a bien du mérite ! car la cause que nous soutenons avec lui est ingrate. Mesdemoiselles, vous avez lieu d’être fières de lui appartenir.

Remontée à sa chambre, Mlle Cloque fut toute confuse d’avoir oublié le chanoine durant cette alerte :

— Monsieur l’abbé, que je vous fasse mes excuses : j’ai été retenue en bas…

Mais l’abbé n’avait pas trouvé le temps long.