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RÉUNION DE « ZÉLATRICES »

— N’avez-vous pas mal à la gorge, ma chère petite ?

— Oh ! non, madame, c’est un chat…

— Méfiez-vous des granulations ! Et puis, je me permettrai de vous faire observer, mon enfant, qu’il est très malsain de travailler la tête basse…

On fut promptement divisé en deux camps au sujet de l’affaire de Léopoldine à la chasse à courre, l’un soutenu par Mme Bézu qui trouvait que la conduite de ces demoiselles était d’une « inconséquence » et d’une légèreté blâmables ; l’autre enclin à l’indulgence et qu’avait paru diriger d’abord la charitable Mlle Cloque, mais dont s’empara bientôt la majorité des dames de l’Ouvroir avec une chaleur dépassant hardiment l’opinion de condescendance de la présidente, et qui s’enflamma jusqu’à l’apologie en règle de « ces deux saintes filles dont la vie, toute d’humilité et d’abnégation, s’écoulait derrière les murailles d’un cloître, et dont les opinions modestes n’avaient jamais heurté qui que ce fût. »

Du coup, Mme Bézu s’emporta, et elle fut appuyée par Mlle Cloque. Mme Bézu qui, au su de toutes briguait la présidence de l’Ouvroir, était opposée d’instinct à ce qu’on exaltât aucune des zélatrices. Elle s’éleva contre les tendances neutres et incolores des demoiselles Jouffroy. En toutes choses, il était nécessaire d’avoir une foi, un programme. Or, ces demoi-