Page:Boylesve - Mademoiselle Cloque, 1899.pdf/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
MADEMOISELLE CLOQUE

gère, dit-elle, il ne convient pas que vous en assumiez à aucun moment la responsabilité : je serai seule à tenter de la réparer.

Dix personnes se précipitèrent pour lui présenter son parapluie, ses caoutchoucs :

— Mon Dieu ! mon Dieu ! mademoiselle Cloque, que tout cela est donc regrettable !

— Voyez comme les choses arrivent ! qui est-ce qui aurait dit cela, il y a seulement un quart d’heure ?

— Enfin, il faut espérer qu’il n’y a rien de perdu. Tout s’arrangera !

— Et n’oubliez pas, quoi qu’il advienne, mademoiselle Cloque, que vous avez une amie sur qui compter…

Geneviève l’attendait, une main sur le bouton de la porte.

Elles sortirent. Elles avaient toutes les deux le cœur si gros qu’elles ne trouvèrent rien à se dire. La femme de journée les attrapa dans le corridor :

— C’est-il bien possible que ces demoiselles s’en aillent par un temps pareil ! mais il pleut à plein temps ! rentrez donc plutôt, je vous préviendrai quand l’averse sera tombée.

— Non, non, nous sommes un peu pressées…

Dehors, il faisait sombre, la nuit étant venue avant que les réverbères ne fussent allumés ; la pluie jaillissait très haut sur les pavés. Les deux