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MADEMOISELLE CLOQUE

fameux coup pour la vieille fille d’avoir mis tant d’argent à l’étranger pour marier sa demoiselle et d’être revenue bredouille : »

— Faut être orgueilleux pour aller chercher si loin !

— Ça veut des princes, on est bien obligé d’aller en dénicher là où il y en a…

— Dame ! quand on a été rebutée par un comte, c’est bien le moins qu’on prenne un marquis pour en effacer l’affront…

— Il y en a qui commenceraient par payer leur dû…

— Pas possible !… Qui est-ce qui vous a dit ça ?

— Eh bien ! et la Pelet pourquoi donc qu’elle est faite ? C’est cette pauvre Mme Loupaing qui en est pour ses deux termes de juillet et d’octobre.

— Autrement dit : c’est les Loupaing qui paient le voyage.

Mlle Cloque, en froissant quelques billets de banque qu’elle repliait avec soin dans son porte-carte, demanda à Mariette si le propriétaire serait chez lui dans l’après-midi.

— C’est-il pour lui porter de l’argent ? dit Mariette. Eh ! pardi, ne vous dépêchez donc point, un coup que le terme est passé. Il ne réclame rien : allez donc au plus pressé.

— Au plus pressé ? dit Mlle Cloque.

— Bien sûr ! n’y a-t-il pas la couturière qui