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MADEMOISELLE CLOQUE

bien que vous n’allez pas nous faire passer pour des menteuses ou des imbéciles ! Et le couloir, s’il vous plaît ! qu’en faites-vous ? Vous l’avez digéré, vous, peut-être, le couloir ? Mais pas nous, je vous le garantis.

— Qu’est-ce que c’est que ce couloir ? demanda Mlle Cloque.

— Rien du tout ! dit Mlle Zélie. Ces demoiselles se tourmentent, voyez-vous ! Dame, pour ces choses-là, on se monte vite la tête !…

— Le couloir ! reprit elle-même Mlle Cloque ; je suis curieuse de connaître cette grave affaire du couloir.

— Allons donc ! ça ne vaut pas la peine…

Mlle Cloque insistait ironiquement, en frappant le sol du bout de son ombrelle :

— Le couloir ! le couloir !

Les deux sœurs, sous leurs chapeaux à rubans violets, tout pareils, avaient un même tremblement` de la tête, et leurs yeux furibonds jetaient un défi commun à Mlle Cloque et à Mlle Zélie.

— Mon Dieu ! dit celle-ci ; j’ai vu le militaire s’enfoncer dans le couloir derrière cette chère petite dame : j’ai pensé tout de suite qu’elle avait dû laisser tomber quelque chose qu’il a eu la complaisance de lui reporter. Il faut dire qu’il est ressorti presque aussitôt.

— C’est tout ?

— C’est la pure vérité, mademoiselle.

Mlle Cloque se releva.