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MADEMOISELLE CLOQUE

teur des Grands Magasins de blanc, est franc-maçon ?

— Allons donc !…

— Il assistait samedi au banquet du Conseil municipal !

— Grand Dieu ! C’est à ne plus savoir où prendre ses fournisseurs. Mais comment avez-vous appris cela ? moi, j’y vais tous les jours dans cette maison de blanc !…

— Je l’ai appris d’une source autorisée : c’est Mlle Cloque dont le propriétaire, comme vous savez…

— Ah ? Eh bien, tenez, vous ne me ferez jamais comprendre comment une aussi sainte fille persiste à demeurer dans un pareil bourbier. Figurez-vous que cet énergumène se promène dans son jardin, depuis les chaleurs, en gilet de flanelle, les bras nus !…

— Le fait est que ce n’est pas un spectacle pour une petite pensionnaire qui sort du couvent, car Mlle Cloque va avoir sa nièce ces jours-ci…

— Et l’on dit même qu’elle l’aura longtemps…

— Çà, c’est méchant. Qu’est-ce qui vous prouve que le mariage…

— Le mariage ! mais vous ne savez donc pas ce qui se passe ?

— En effet, est-ce que le jeune homme ne se bat pas en duel avec un journaliste ?