Page:Brébeuf - Relation de ce qui s’est passé dans le pays des Hurons en l’année 1636.djvu/139

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vn homme qui l’adoptaſt pour ſon fils ; ie vous prie quelle chimere, & cependant on luy doit faire comme vn cataplaſme de tout cela pour luy guerir la ceruelle. De fait il n’a pas pluſtoſt fait recit de ſon ſonge, que les anciens du village s’aſſemblent pour aduiſer la deſſus ; ils ſe mettent en peine de luy trouuer ce qu’il auoit demandé auec autant de ſoin & d’empreſſement que s’il euſt eſté queſtion de la conſeruation de tout le Pays ; le pere du Capitaine le prit pour ſon fils, & tout ce qu’il auoit ſongé luy fut liuré le meſme iour ; pour les œufs de Mauue, ils furent changez en autant de petits pains qui donnerent de l’exercice à toutes les femmes du village. Le feſtin ſe fit ſur le ſoir, & tout cela ſans effect : le Diable n’auoit pas encor tout.

Le premier de Feurier on le danſa derechef, i’euſſe ſouhaitté que pluſieurs Chreſtiens euſſent aſſiſté à ce ſpectacle, ie ne doute point qu’ils n’euſſent honte d’eux-meſmes, voyans combien ils ſymboliſent auec ces Peuples dans leurs folies du carnaual, ils ſe traueſtirent & ſe déguiſerent, non à la verité ſi richement, mais à peu pres auſſi ridiculement qu’on fait ailleurs.

Vous en euſſiez veu les vns auec vn ſac