Cette page a été validée par deux contributeurs.
148
adolphe brassard
Je reçois la nouvelle sans broncher.
— Mais avant, continue-t-il, vous serez décoré de la croix militaire.
— Je n’en veux pas.
Mes paroles ont tombé, nettes, détachées, cinglantes.
— Je serai à vos côtés, dit-il offensé.
— Qu’on vous épingle ce que l’on me destine.
— Vous refusez cet honneur venant de la France ?
— Je refuse cet honneur qui vient des hommes. Vous rayerez mon nom de la liste.
— On ne peut le faire décemment, dit-il indigné.
Il ajoute du ton sans réplique que lui confère son grade :
— J’attacherai moi-même cette croix à votre poitrine.
— Je l’arracherai. Laissez-moi, voulez-vous ?
Ses yeux flamboient.
— La cérémonie aura lieu demain à deux heures précises, dans ce parc mê-