Page:Brassard - Les Mémoires d'un soldat inconnu.pdf/38

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
32
adolphe brassard

pression très précise que nous formons une grande famille dont le cadre ne contient ni traîtres ni fourbes. L’heure est grave. La guerre qui commence sera de courte durée, on le prédit, ce qui ne l’empêchera pas d’être terrible. Mais j’ai foi en la fraternité des riches et des pauvres ; en l’union des intelligences et des cœurs ; au patriotisme, à l’esprit d’abnégation, de sacrifice, de dévouement, de tous ceux qui forment les différentes classes de la société. Et, parce que j’ai foi, j’ai confiance en la victoire. Je ne puis concevoir qu’il y ait de bas calculs car il s’agit de la vie et de la survivance mêmes des peuples.

Je ne connais rien de la guerre, mais je sais que des lois humanitaires la régissent. On tue ; mais les blessés sont pansés et les prisonniers respectés ; on ne frappe pas qui est désarmé ; on ne rudoie pas qui est vaincu : c’est le code de l’honneur et de la chevalerie. L’ennemi l’observera-t-il ? Je n’entretiens pas d’illusion sur la conduite probable