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facilement transmettre les effluves. Dès lors, le vent, qui aurait été le véhicule de ces effluves, devient par l’absence de celles-ci une des conditions de santé et de robusticité ; car les animaux étant peu à peu soumis à ces changements de température, habituent leurs organes à se suppléer entr’eux dans le moment de ces variations et donnent plus de robusticité à la machine.

La température modérée empêche de tomber dans les deux extrêmes inévitables, ou d’un bœuf énorme, lourd, lymphathique outre-mesure, développé par des aliments donnés en abondance, fournis par un climat froid et des localités basses et humides ; ou bien d’un bœuf de petite taille et nerveux, produit par un climat chaud et sec. Nous jouissons d’un climat tenant un juste milieu entre ces deux extrêmes de température, nous pourrons donc produire un bœuf entre ces deux extrêmes de conformation, ayant une taille moyenne, assez corsé, sans former une trop lourde masse et présentant beaucoup de résistance.

Les prairies, avons-nous dit, sont assez abondantes pour la quantité relativement minime de bœufs qu’on élève. Elles sont de bonne qualité, ce qui ne gâte rien pour élever des animaux robustes. Par une nourriture abondante, mais aqueuse, on produit des animaux à gros volume dont le système digestif surtout s’amplifie, le système cellulaire devient abondant, l’animal est lymphatique et prédisposé à l’engraissement.

Les inconvénients d’une nourriture abondante, mais peu substantielle, étant connus, il ne sera pas difficile de saisir les avantages d’une nourriture moins abondante, mais plus alibile. Par elle, l’animal acquiert beaucoup de force, d’énergie ; la poitrine se dilate, le système musculaire se tasse, se raffermit, et sans que les muscles augmentent sensiblement