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Il faudrait modifier le système de culture ; alors on pourrait soumettre les bœufs à un travail plus modéré qui développerait leur système musculaire, éviterait ces amaigrissements excessifs, et par cela seul permettrait plus tard un facile engraissement. On pourrait alors faire cesser le travail beaucoup plus tôt, ce qui serait un vrai progrès dans l’amélioration.

Alimentation. — L’alimentation est un des plus puissants modificateurs que l’homme puisse mettre à profit pour améliorer d’une manière convenable la race qui nous occupe. Question importante, s’il en est, et trop vaste pour pouvoir être traitée au complet dans le peu d’espace qui me reste ; aussi me bornerai-je à résumer très sommairement les quelques considérations générales qui en dépendent. C’est par une alimentation plus abondante qu’on donnera plus d’ampleur aux animaux de notre région ; les formes s’arrondiront mieux, la masse se développera, la taille augmentera ; ils seront moins lestes. On peut jusqu’à un certain point comparer les animaux aux plantes. Celles qui végètent dans des terrains riches en engrais et en matières nutritives, prennent un très grand développement, tandis qu’elles restent chétives dans le cas contraire. L’effet, quoique moins sensible chez les animaux, peut lui être comparé. Pour s’en rendre un compte exact, on n’aurait qu’à suivre ce qui se passe dans la nature.

De deux animaux nés de la même mère et nourris différemment, l’un avec abondance, l’autre avec parcimonie, le premier prendra un développement considérable, tandis que l’autre restera chétif, peu développé. On le voit donc, la nourriture est d’une très grande importance dans l’amélioration de notre race ; mais pour pouvoir la pratiquer convenablement