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La propriété est divisée en trois parties à peu près égales. Une de ces parties étant semée en blé la première année, à la deuxième on y sème de l’avoine, à la troisième on laisse la terre se reposer en jachère et depuis la récolte de l’avoine jusqu’à la moisson prochaine, on a de l’herbe qui pousse dans ce champ et sert de nourriture au mouton, c’est une sorte de pâture qui lui est exclusivement réservée. Après cela, c’est-à-dire en juin, on laboure de nouveau cette terre, et après trois labours successifs et une fumure généralement insuffisante, on sème de nouveau du blé. Chacune des trois parties de la propriété subit successivement cette rotation, de sorte que tous les ans un champ est ensemencé de blé, l’autre d’avoine et le troisième est en jachère. Ce n’est pas à dire, cependant, que la jachère soit complète, parce que chaque propriétaire sème sur cette terre en repos, les diverses légumineuses dont il a besoin pour sa consommation ; il y sème aussi du maïs, dont il se sert pour l’engraissement des animaux de la ferme.

Cette rotation, on le voit, est consacrée à peu près tout entière à la production des grains ; on cultive peu de prairies artificielles, aussi est-on obligé de s’appuyer en grande partie sur les prairies naturelles, pour nourrir les animaux que l’on produit ; et l’on comprend qu’elles soient insuffisantes.

Pour remédier à cet état de choses, il faut faire une plus large part aux récoltes fourragères en sacrifiant un peu de céréales, l’avoine, par exemple. Le blé qui restera constamment dans la rotation sera en plus grande quantité, par suite du surcroît d’engrais fourni par les bestiaux ; ceux-ci, en effet, pourront être nourris en plus grand nombre, donneront beaucoup plus de fumier par conséquent, et des profits annuels beaucoup plus considérables, qui compenseront au-delà la partie de céréales qu’on aura sacrifiée.