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moins douteux que les femmes en aient été ni moins attaquées, ni plus sages.

Ce qui est bien certain, c’est que tout Français qui aura rendu publique la faute de son épouse, se voit baffoué, demeure honni, et ne trouvera plus, s’il devient veuf, une seule mère de famille qui consente à lui confier le bonheur de sa fille.

Comme magistrat, nous avons gémi de cette révolte de la galanterie française contre la loi ; comme philosophe, nous avons dû en rechercher la cause ; et peut-être pensera-t-on que le mari qui publie la violation du lit conjugal, et brave ainsi l’opinion générale, qui ne veut pas qu’une femme puisse manquer à un homme estimable, annonce un front plus aguerri, que l’épouse qui n’a pas su résister à un séducteur souvent imprudemment accueilli.

Ainsi nous persistons à croire que des difficultés de toute espèce rendront toujours une loi sur le duel très-difficile à concevoir.

Et d’ailleurs comment faire pour la mettre