Page:Brisset - Le mystère de Dieu est accompli.djvu/173

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ruine pour l’État. On aura pour tout coupable l’indulgence que l’on doit à un frère.

Les distinctions honorifiques seront toutes abolies : on égorgera toutes les légions d’honneur et du mérite agricole ; on brûlera les officiers d’Académie et de l’Instruction publique. En attendant la fin des armées, on brûlera les drapeaux des régiments. Le soldat, dans le règne de Dieu, ne doit avoir d’autre drapeau que la loi, la personne et la voix de son chef. Tout ce que l’homme peut honorer, en dehors de l’homme vivant : cadavre, objet pieux, hostie, croix ou drapeau, c’est toujours un chapeau de Gessler, un instrument du diable, pour tenir l’homme enchaîné.

Les peuples chrétiens se partageront l’Afrique et détruiront les peuples incivilisables qui l’habitent, comme les Juifs devaient détruire ceux qui habitaient la terre promise.

En attendant que la dernière épée soit transformée en soc de charrue, les peuples chrétiens déclareront ne point vouloir faire appel aux armes, mais être disposés à soumettre tout différend à un arbitrage. Qui voudra faire prévaloir la justice à sa manière en faisant appel à la force, subira de force la plus dure injustice et la destruction. La force n’a rien créé que la force ne l’ait détruit. L’Évangile a conquis le monde par la douceur, malgré ses ennemis. C’est la Parole qui est vainqueur du monde.

Nous écrivons comme nous dicte l’Esprit créateur qui est le Maître. La science que nous faisons connaître témoigne de notre mission. C’est aux peuples d’agir par leurs représentants, par la discussion et par des moyens légaux. Tout gouvernement est responsable devant Dieu de la liberté de la parole. Les enfants de Dieu ont déjà, sur presque toute la terre, l’épée de la loi et la force ; qu’ils s’en servent pour